Dr. GUELMAMI Hédi

DBA Tunis n°1 (2013-2016)

Hédi Guelmami est médecin expert international indépendant en management hospitalier et en accréditation des établissements de santé.

Tout le long de sa carrière, il a occupé des postes de haute direction (Directeur médical, Directeur d’exploitation puis Président Directeur Général de cliniques pluridisciplinaires privées).

Il est actuellement est membre du conseil de l’ordre des médecins de Tunis et Président du collège d’experts en accréditation en Tunisie auprès de l’Instance Nationale d’Évaluation et d’Accréditation en Santé (INEAS). Il est par ailleurs manager d’un établissement de santé privé en Tunisie.

Il est titulaire d’un Doctorate in Business Administration (DBA) et sa thèse :” Le management d’une clinique privée en Tunisie : traduire et aligner pour mieux gérer”a été dirigée par le Pr. Isabelle Walsh, SKEMA Business School.

Hédi Guelmami a publié les livres “Gestion hospitalière – le guide du manager” (2016) et “La recherche en santé” (2021) aux éditions ems, dans la collection Business Science Institute.

Direction de thèse

Pr. Walsh Isabelle

Intitulé

Le management d’une clinique privée en Tunisie : traduire et aligner pour mieux gérer.

Interview Xerfi

Résumé

Le secteur hospitalier privé est un acteur à part entière du domaine de la santé dans le monde (Decosta, 2007). Ses spécificités organisationnelles dépendent d’une architecture complexe, qui a évolué depuis quelques décennies, ainsi que d’un acteur principal : le médecin (Michel, 1999).

La médecine privée est passée de l’exercice individuel, avec un médecin spécialiste exerçant dans une clinique villa, à un exercice collectif où plusieurs médecins s’associent au sein d’une clinique pluridisciplinaire, scellant la naissance de la clinique privée, en tant qu’organisation (Claveranne et Piovesan, 2003).

Le secteur hospitalier privé est peu abordé dans les recherches en sciences de gestion (Contandriopoulous, 2008) et les recherches en sociologie et en économie dans le secteur de la santé ne se sont intéressées qu’au secteur public.
L’architecture organisationnelle de la clinique privée est dynamique, en perpétuel mouvement, avec une diversité d’acteurs agissant de façon sporadique et asynchrone. La régulation de cette organisation est orchestrée par le manager de la clinique qui a la charge d’harmoniser les voix de tous les acteurs.

Le manager doit savoir traduire dans un langage compris par tous, ce que les différents acteurs veulent, pourquoi ils agissent de la sorte, et comment ils s’associent entre eux. Les jeux de négociation, d’alliances, de conflits d’intérêts et les tensions sous-jacentes doivent être perçus pour le manager afin qu’il puisse réussir l’opération de traduction.

A travers ce processus de traducteur, le réseau se constitue dans une démarche pro-active faisant adhérer toutes les parties prenantes dans le but d’un alignement.

Callon définit le réseau-technico-économique, comme l’ensemble coordonné d’acteurs hétérogènes, participant à l’élaboration et à la diffusion des innovations et organisant les rapports entre recherche scientifico-technique et marché, à travers de nombreuses interactions (Callon et Bell, 1994).

Nous considérons que le réseau d’une structure de soins privée, est constitué d’un ensemble d’acteurs hétérogènes coordonnés par un manager, participant à l’élaboration et à la diffusion des innovations médicales et, orchestrant les rapports entre soignant, soigné et institution, à travers l’alignement de nombreuses interactions.

Les mécanismes coordonnant cet ensemble hétérogène d’acteurs, sont expliqués par la notion de pôles et d’intermédiaires, proposée par Callon en 1991. Par analogie, nous considérons que notre réseau est constitué de trois pôles : le pôle « Institutionnel » représentant la clinique, le pôle « Soignant » représentant les médecins et le pôle « Soigné » représentant les patients. Ces trois pôles relient des acteurs différents appartenant au même monde.

La démarche de recherche adoptée sera basée sur le positionnement méthodologique inspiré de la théorie de la traduction dans une vision relativiste ; celle-ci consiste à faire émerger du terrain, des connaissances traitant la problématique de notre travail, dans un contexte exploratoire basé sur une approche inductive.

Livres publiés