SCHMIDKONZ Miriam, DBA

Luxembourg (FR) n°1 (2017)

Directrice de Campus à l’École de Management de Normandie (EM Business School) à Oxford (UK), Miriam Schmidkonz a débuté sa carrière en entreprise en Allemagne puis en France.

Après avoir intégré le monde des Business Schools en 2000, elle y a successivement fait de la gestion de projet, enseigné et managé des cycles de formation en France et en Angleterre.

Elle a soutenu en septembre 2017 son Doctorate in Business Administration (DBA), sur le thème « Le Plaisir au Travail en Business School Françaises » sous la direction du Pr. Isabelle Walsh, SKEMA Business School.

Direction de thèse

Pr. Walsh Isabelle

Thèse de DBA

Plaisir au travail en Business Schools françaises.

Résumé

Cette thèse vise à comprendre les caractéristiques du plaisir au travail de tous les personnels en école de management en France aujourd’hui, qu’il s’agisse de personnes dans l’enseignement et la recherche ou de personnes hors enseignement et de statut cadre/non cadre. La méthodologie mise en place est celle de la théorie enracinée (Glaser & Strauss, 1967 ; Glaser, 1978). Les données qualitatives ont été collectées par le biais d’entretiens de recherche formalisés, complétés par une autoethnographie (Heider, 1975) ainsi que par de l’observation participante dans le cadre de la pratique du métier de manager au sein d’écoles de management accréditées en France entre 2011 et 2016.

Les résultats mettent en exergue le lien social comme source principale potentielle de plaisir au travail. Les professeurs, chercheurs, managers et employés administratifs décrivent les conséquences que le lien produit sur leur plaisir et par conséquent leur bien-être personnel et leur efficacité dans le cadre professionnel. Ce dernier aspect est central pour les écoles qui évoluent depuis quelques années dans un contexte économique très compétitif et doivent attirer et fidéliser les meilleurs salariés. La stabilité des liens dans les équipes est de plus en plus menacée par des restructurations dues aux fusions et par le turn-over grandissant dans des institutions qui hésitent moins qu’avant à se séparer d’un collaborateur.

Le mot « plaisir » dans le contexte actuel des écoles apparaît comme l’une des originalités de cette thèse tout comme l’élargissement de la population étudiée à tous les salariés : administratifs et enseignants-chercheurs. Cette approche est à elle seule révélatrice du changement des écoles qui fonctionnent de plus en plus comme des entreprises mais avec la particularité que leurs cadres sont majoritairement enseignants-chercheurs. Comme une entreprise, les écoles doivent être performantes, la frontière entre ce que les uns appellent « étudiant » et les autres « client » s’estompe, des services sont offerts à l’étudiant pour le séduire et des objectifs sont fixés aux enseignants-chercheurs pour leurs publications. Or, la création intellectuelle ne rentre pas toujours dans un cadre temporel imposé. Les recommandations managériales veulent ouvrir la discussion sur les perspectives à donner au travail en école de management aujourd’hui et demain.