BAH Raguiata, DBA

Dakar n°4 (2020)

Raguiata Bah est titulaire d’un Master of Arts en Economie et Finance Internationales de l’Université de Brandeis (Massachusetts, Etats-Unis). Elle a fait toute sa carrière à la Banque Centrale de la République de Guinée, où elle a débuté comme chargée d’ingénierie pédagogique. Elle a ensuite occupé différentes fonctions dans le domaine de la formation avant de prendre la tête de la Direction de la Formation et du Renforcement des Capacités de la Banque Centrale en Juillet 2011. Elle occupe actuellement le poste de Directrice des Études et de la Recherche à la Banque Centrale de la République de Guinée.

Raguiata Bah a obtenu son Executive Doctorate in Business Administration (EDBA) en septembre 2020 au Business Science Institute sur le thème « Les déterminants du maintien en emploi des seniors : entre employabilité et gestion de la précarité », sous la direction du Pr Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, Professeure des Universités, IGR-IAE de l’Université de Rennes 1. Ses travaux se sont intéressés aux pratiques de gestion des seniors dans les banques guinéennes. Elle a cherché à identifier et à comprendre les facteurs qui favorisent le maintien en emploi des cadres seniors.

Direction de thèse

Pr. Poilpot-Rocaboy Gwenaëlle

Thèse de DBA

Les déterminants du maintien en emploi des seniors : entre employabilité et gestion de la précarité.

Résumé

Nos travaux se sont intéressés aux pratiques de gestion des seniors dans les banques guinéennes après la réforme des retraites intervenue en 2009, portant l’âge de la retraite à 65 ans pour les cadres. Nous avons particulièrement cherché à identifier et à comprendre les facteurs qui favorisent le maintien en emploi des cadres seniors, en proposant un cadre conceptuel nouveau.

Ce nouveau cadre conceptuel présente les déterminants du maintien en emploi des seniors en différentiant le « devoir » : i.e. l’obligation (de rester ou de garder) exercée sur les seniors (du fait de la précarité de leur situation socio-économique) et sur l’entreprise (du fait des pesanteurs culturelles et des pratiques managériales paternalistes), du « pouvoir » : i.e. de la capacité des seniors à rester employables et productifs. L’intérêt de cette nouvelle grille de lecture est confirmé par nos résultats qui mettent en avant que le maintien en emploi des seniors est essentiellement déterminé par le devoir rester, puisque partir à la retraite est souvent un luxe pour le senior et par le devoir garder, parce que faire partir un « doyen » est perçu comme un abandon des aînés et pères fondateurs de l’entreprise. Nos résultats démontrent que le pouvoir rester n’est pas déterminant dans la décision de maintien en emploi du senior. En effet, malgré la détérioration des aptitudes physiques et de la santé de certains seniors, ainsi que la baisse de productivité qui s’ensuit, les banques ne se résolvent pas à les pousser vers la sortie, s’ils ne souhaitent pas partir.

Pour parvenir à ces résultats, nous avons adopté une approche qualitative. Nous nous sommes immergé dans le phénomène que nous étudions, à savoir, les déterminants du maintien en emploi des seniors dans les banques guinéennes, afin de chercher à le comprendre de l’intérieur, en prenant en compte notre expérience de praticienne. Nous avons, ainsi, réalisé trente-et-un entretiens semi-directifs qui ont permis de constituer un corpus de données riches analysées en procédant par abstraction. Cette analyse s’est fondée essentiellement sur le codage et s’est appuyée sur le logiciel Sphynx Quali.

Notre étude constitue une contribution majeure à la compréhension des déterminants du maintien en emploi des seniors dans le contexte des entreprises africaines. Elle nous a permis de formuler des recommandations à l’attention des dirigeants des banques et de l’État, en vue d’un maintien en emploi réussi des seniors.