Alumni - Histoires d'Impact - Dr. Philippe ANHORN

En octobre, Caroline et Stephen ont écrit à propos de leur entretien avec le Dr. Masialeti Masialeti au sujet de l’impact sur les diplômés, puis ils ont pris un court congé sabbatique en novembre pour s’occuper de la visite d’accréditation EFMD. Ils sont maintenant de retour à la tâche et prêts à livrer davantage de détails sur l’impact du DBA sur nos doctors depuis que la première cohorte a été diplômée en 2015.

Dans cette newsletter, nous vous proposons de découvrir le profil du Dr. Philippe Anhorn (Genève n°5) et son travail dans le secteur de la santé en Suisse. Mais avant toute chose, nous aimerions vous faire part d’un petit secret du Business Science Institute : c’est grâce à Philippe que les entretiens d’Alumni Impact ont commencé. En effet, en mars 2021, pendant le séminaire de printemps à Paris, les professeurs Kalika et Mourey et Stephen organisaient des webinaires le samedi matin pour les doctorants et les diplômés sur le thème de l’impact.

Au cours de l’un de ces webinaires, Philippe a produit un document montrant comment il créait de l’impact grâce au DBA. Ce fut un moment “Eurêka” pour nous tous, lorsque nous avons soudainement réalisé l’ampleur de l’impact que nos diplômés généraient et le piètre travail que nous faisions pour capturer tout cela ! Merci donc à Philippe ! Caroline et Stephen reprendront bientôt contact avec les plus de 100 diplômés qui n’ont pas encore été interrogés.

Les résultats serviront à un grand nombre d’objectifs, nous aidant à mieux comprendre dans quelle mesure les résultats d’apprentissage prévus par le programme sont atteints, où se situe la valeur essentielle du DBA en termes d’impact et nous fournissant du matériel précieux pour de futures publications.

Générer de l’impact n’est pas nécessairement délibéré

Il est intéressant de noter que nous avons commencé notre discussion en parlant du webinaire de mars 2021 sur la diffusion de l’impact, Philippe expliquant qu’à son avis, de nombreux diplômés ne pensent pas immédiatement à générer un impact (académique) à partir de leurs travaux de recherche. Il voit le DBA davantage comme un catalyseur pour certaines choses qu’ils faisaient déjà avant, et qu’ils continueront à faire par la suite de manière plus intensive. Il a également fait remarquer que la recherche a un côté périssable ou biodégradable, soulignant qu’il est important de ne pas se reposer éternellement sur les acquis du DBA, même si devenir docteur offre une certaine légitimité sur le lieu de travail.

« Et maintenant c’est bon, ils ont compris que j’ai fait une thèse sur les partenariats dans les systèmes de santé. Maintenant, on me demande autre chose, on me demande l’étape suivante et c’est intéressant ».

Poursuivant sur le thème de la légitimité, Philippe a expliqué que la liste qu’il nous avait montrée lors du webinaire de mars 2021 était en fait une liste des sollicitations reçues depuis qu’il avait commencé à communiquer les résultats de son DBA. Il s’agissait de sollicitations pour présenter ses résultats lors de conférences ou dans des lieux de recherche ou de soins de santé, et d’invitations à publier des articles dans la presse professionnelle ou des chapitres de livres. Bien qu’il ait insisté sur le fait que les deux chapitres sur lesquels il travaillait sur la gestion des systèmes de santé auraient pu être réalisés sans DBA, étant donné son rôle de président d’une société internationale d’analyse des systèmes de santé, il a pensé que personne n’aurait spontanément pensé à lui demander de rédiger ces chapitres et qu’il aurait peut-être été confronté à plus de scepticisme s’il n’avait pas déjà soutenu sa thèse.

 

Transformation, responsabilités et perméabilité de la recherche

Lors du séminaire d’impact de printemps organisé par le Business Science Institute en mars 2021, de nombreux professeurs ayant participé aux ateliers ont expliqué comment les candidats qu’ils encadraient avaient assumé de nouveaux rôles “transformationnels” dans leurs organisations. Philippe est d’accord avec cela, surtout dans un secteur d’activité totalement saturé de nouveaux paradigmes où la tendance est de mener des projets et des tests pilotes les uns après les autres, en les empilant et en sur-fragmentant le système. Selon lui, l’objectif devrait être de transformer et d’améliorer le système, plutôt que d’ajouter des couches et de la complexité. Pour y parvenir, la recherche-action qu’il a menée est participative et transformatrice, ce qui amène le chercheur à se demander « Comment pouvons-nous faire les choses différemment et mieux », plutôt que de dire « Que pouvons-nous faire en plus grand nombre ? ».

En outre, cela s’accompagne à la fois d’opportunités et, surtout, de responsabilités. Philippe nous a expliqué qu’il avait récemment été interpellé par les représentants du personnel de son organisation qui voulaient savoir quel allait être l’impact concret de ses recherches sur l’évolution de leur travail.

« Quand on est chercheur dans sa propre organisation, il y a une perméabilité, il y a une contamination, il y a des choses comme ça. C’est très intéressant mais assez délicat d’une certaine manière ».

 

Au lieu de vous révolter ou de vous indigner, soyez proactif et rédigez une thèse.

Philippe nous a également parlé de la relation avec son directeur de thèse, la professeure Véronique Zardet, et de la façon dont ils se sont rencontrés pendant son travail en tant que membre du comité de la société internationale de recherche sur les systèmes de santé ALASS (Asociación Latina para el Análisis de los Sistemas de Salud). Après les réunions, les participants se retrouvaient pour parler de leurs propres expériences. C’est au cours d’une de ces discussions, alors que Philippe lui parlait des choses à améliorer dans le système de santé à Lausanne, qu’elle lui a suggéré « d’être proactif et d’écrire une thèse sur ce sujet » ! Sa suggestion initiale était que Philippe suive un programme de PhD, mais étant donné son contexte professionnel, ils ont rapidement convenu que le DBA du Business Science Institute serait idéal pour lui.

La professeure Zardet a donc contribué à l’aider à « métaboliser et canaliser les aspects importants, intrigants, frustrants ou irritants de son activité quotidienne pour en faire quelque chose de productif. Et à être proactif et créatif plutôt que de rester assis à râler dans son coin ».

 

Post-DBA challenges

Comme pour tous les diplômés interviewés, nous nous sommes efforcés de discuter ouvertement des frustrations ou des défis liés au parcours du DBA. Dans cette partie de l’interview, Philippe a parlé de la façon dont le processus de rédaction de la thèse lui a permis de creuser beaucoup plus profondément qu’il ne l’avait jamais fait auparavant la relation entre sa pratique et les concepts qui peuvent être exploités pour transformer et faire progresser cette activité. Cela dit, il a ajouté la réflexion intéressante suivante sur la vie post-DBA :

« Je ne sais pas si on peut dire que ça renforce ou si ça enrichit vraiment parce qu’une fois qu’on a soutenu sa thèse et qu’on revient à un rythme et à une cadence de travail ordinaire, on est conscient, on sait que ça existe, mais on n’a pas forcément le temps, les moyens ou le besoin de réaliser cette association entre concepts et opérations ».

Malgré cela, 6 mois après notre entretien, nous sommes ravis de constater que Philippe a été plus qu’actif dans sa phase post-DBA, en présentant ses travaux lors d’une conférence professionnelle internationale, et avec 3 chapitres de livres prévus pour publication fin 2022 ou début 2023. Il a également récemment postulé pour rejoindre 12 autres diplômés pour un poste de chercheur associé au Business Science Institute !