Dr. VIDAL Cyril

DBA à distance n°3 (2019-2022)

Titulaire d’un MBA de l’ESC Clermont Business School, Cyril Vidal a créé sa première société dans le domaine de l’informatique à l’âge de 17 ans puis il a fondé en 2003 une société spécialisée dans l’assistance et le conseil informatique auprès des études notariales.

Il est actuellement Directeur de recherche d’une société travaillant à l’élaboration et au développement de nouveaux outils ayant comme objectif de changer le rapport du notaire avec le citoyen.

Dans ce cadre il a préparé et a soutenu en septembre 2021 sa thèse d’Executive Doctorate in Business Administration (EDBA) intitulée « L’incertitude managériale du notaire. Quel (re)positionnement stratégique adopter pour l’avenir ? » sous la direction du Professeur Damien Mourey, Université de la Polynésie française (UPF).

Dr. Cyril Vidal est lauréat du “2021 Managerial Impact Prize”.

Direction de thèse

Pr. Damien Mourey

Thèse de DBA

L’incertitude managériale du notaire ? Quel (re)positionnement stratégique adopter pour l’avenir ?

Résumé

Notre recherche s’intéresse au chef d’entreprise mettant en œuvre la profession de notaire. Elle a comme objectif de l’aider, par des recommandations stratégiques, à faire face à l’incertitude managériale liée à l’avenir de sa fonction.
Nos travaux s’inscrivent dans un positionnement épistémologique constructiviste. Par une approche inductive, nous avons dégagé une problématique de recherche à partir d’entretiens semi-directifs menés lors d’une phase exploratoire auprès de notaires. L’analyse de ces entretiens a reposé sur un design mixte, associant une approche qualitative faisant apparaître les concepts et une analyse quantitative faisant ressortir les oppositions existant entre ces différents concepts. L’approche itérative entre la phase exploratoire et la revue de littérature a permis de faire apparaitre une tension entre le notaire lui-même, sa fonction et son rôle vis-à-vis de l’État et du citoyen.

Afin de comprendre comment était apparue cette problématique, nous avons eu recours à une approche socio-historique couvrant une période allant de la construction du royaume de France jusqu’au confinement imposé par le covid-19 (1). L’analyse de cette période nous a permis d’observer une évolution de la fonction de notaire suite à la mise en place d’une justice normative sous l’impulsion de ce qui nous est apparu comme un droit dicté et imposé par l’État.

Le notaire a été présenté par l’État comme étant le passage obligé pour réaliser une vente immobilière. Par un cheminement logique, nous nous sommes interrogé sur cette nécessité, alors qu’existait une autre réalité avec la conception d’un instrumentum permettant le transfert de la propriété d’un bien immobilier par l’intervention conjointe d’un avocat et d’un huissier en lieu et place de celle d’un notaire. Un approfondissement critique a alors accrédité que la foi rattachée à l’acte en la forme authentique reposait en partie sur une confiance simulée découlant de la croyance apportée par l’intervention d’un notaire.

Les résultats de la recherche ont permis de répondre à la problématique de départ en mettant en évidence que l’incertitude que rencontre le notaire vis-à-vis de sa fonction est liée à l’acte en sa forme authentique élaborée pour le ministère de l’Économie et des Finances et à son utilité. Cette étude a ainsi identifié que l’utilisation des outils informatiques, présentés comme une évolution nécessaire pour l’avenir de la fonction, a facilité la mise en place d’une justice normative permettant la collecte de différents impôts et taxes. Ces outils ont fait du notaire l’instrument de son instrument ; il est passé du rôle de celui qui authentifie des accords entre les parties en se conformant à la loi au rôle de celui qui certifie un contrat en respectant des normes. Nos travaux de recherche ont abouti à l’élaboration de préconisations donnant au notaire la possibilité de mettre en place une nouvelle organisation collective de la profession afin qu’il retrouve sa fonction de tiers de confiance pour le citoyen et le ministère de la Justice en ne réalisant plus des actes de vente immobilière en la forme authentique, mais des actes de transfert de propriété en la forme notariée.

(1) Afin de respecter le planning que nous nous étions fixé, nous avons décidé de clore nos travaux à la date du 17 avril 2020.